Une surprise

Mardi :

Il pleut, il fait froid. Je pars plus tôt, la circulation va être dense et je veux arriver à l’heure. 19h30 !!

Je suis en avance . Je téléphone. B n’est pas encore arrivé. J’attends dans ma voiture. Musique de jazz. Mon téléphone sonne… Mon maître est là.

Il pleut… il m’attend au coin de la rue. Je reconnais sa silhouette. Veste marron. Je hâte le pas car il pleut mais surtout parce  que j’ai hâte de le retrouver, de retrouver ses lèvres, ses bras. Ce soir je ne sucerai pas ses seins en signe en guise de bonjour… il pleut et il fait froid.

Il passe son bras autour de mes épaules et m’entraîne vers notre refuge.

Appartement : B quitte sa veste. Je quitte ma veste. Je lui dis bonjour : je lèche, je suce, je mordille le bout de ses seins, il me caresse les fesses, relève ma jupe, ses doigts se glissent sous ma culotte noire et commencent leur visite … clitoris, lèvres… effleurements,  caresses. Ses seins sont à moi. Ma chatte est à lui. C’est notre rituel, notre façon de nous dire ‘bonjour’ , à  sa demande.

Ce soir,  est un soir spécial. J’ai vécu un moment très touchant. Une surprise !  Alors que nous allions dîner mon maître m’a annoncé une surprise.  Etonnée, amusée. Je le questionne.

Il sourit. Il rit. ‘Tu brûles. Très brûlant ! Très très brûlant !!’ 

Je ne trouve pas … Sous ma serviette … il a déposé un petit paquet. Touchée, surprise, émue … je suis ! Je ne sais pas quoi dire. Ce qui pourrait passer pour de l’indifférence  n’est que de l’étonnement. J’ouvre le paquet, une bague, un anneau glisse… Touchée, je regarde B.

‘Pourquoi ?’

‘J’avais envie’

Plus tard alors que nous sommes couchés, moi blottie dans ses bras, il me dira :  ‘C’est un symbole. Tu sais ce que ça veut dire ! »

                                                      Je sais. J’ai compris. J’en suis flattée. Emue. Touchée.

Sait-il quelle place il a pris dans ma vie ? Pour ne pas souffrir, pour ne pas m’attacher…j’essaie de me convaincre que ma relation avec B n’est que sexuelle, mais je sais qu’elle est bien plus. Bien que je me défende de m’attacher. Je me suis attachée à B, mon Maître.

Ce soir, j’ai connu un autre moment d’intimité très fort qui m’a profondément marquée.

J’ai compris combien B était sensible. Combien les sentiments pouvaient le submerger.

Alors qu’il me racontait  un passage précis d’un film, je l’ai senti s’enfoncer dans une vague  de sensibilité extrême. Sa voix tremblait légèrement, ses yeux se sont embués. Je suis restée là immobile face à cette démonstration inattendue de sensibilité. Ne sachant que faire. J’avais envie de le prendre dans mes bras. De l’embrasser comme on embrasse un enfant qui a besoin d’être rassuré. De caresser ses joues, son front. Mais j’étais là surprise… ma main a glissé vers la sienne, s’est posée sur celle-ci. Je voulais juste qu’il sache que j’étais là !! Que je serais là pour lui.

Il m’a donné du plaisir comme à chacune de nos rencontres. Je lui en ai donné. Mais ce soir, les instants les plus intenses pour moi ne furent pas ceux-là.

Je ne le remercierai jamais assez de m’avoir fait vivre  ces moments privilégiés.